Les dépéches AFP des comités d'entreprise semaine 6 - 2010

La justice donne quelques semaines à Eyedea pour trouver un repreneur

 

Le tribunal de commerce de Paris a donné jusqu'au 26 février à Eyedea, qui coiffe notamment les agences photographiques Gamma et Rapho, pour trouver un repreneur après sa mise en cessation de paiement, a indiqué mardi un représentant du comité d'entreprise.

"Une prochaine audience est prévue le 30 mars, Eyedea a jusqu'au 26 février pour trouver un repreneur et un mois pour finaliser cette éventuelle reprise", a précisé à l'AFP Mohamed Lounes, représentant du SNJ-FO et secrétaire du comité d'entreprise d'Eyedea.

Le 27 janvier, la direction d'Eyedea avait annoncé "l'opportunité de solliciter l'ouverture d'un redressement judiciaire au bénéfice de l'ensemble des sociétés du groupe". Elle avait annoncé qu'elle solliciterait un délai pour "permettre de trouver une solution globale pour le groupe".

Eyedea Presse, filiale d'Eyedea, a été quant à elle placée le 30 juillet en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois. En septembre, 25 licenciements avaient été prononcés, 8 étant refusés par l'inspection du travail. Afin de trouver une solution globale, cette filiale dispose du même délai que sa maison mère pour trouver un repreneur, a jugé le tribunal.

Eyedea est détenue par le fonds d'investissements français Green Recovery. Ce fonds avait racheté en 2006 à Lagardère sa filiale Hachette Filipacchi Photos, qui regroupait des agences historiques comme Gamma, Rapho, Keystone, Hoa Qui, Explorer, Jacana... (AFP 2 février 2010)

 

Rachat de Rio Tinto Emballages par Amcor : inquiétudes pour l'emploi (syndicats)

 

Les syndicats français de Rio Tinto Alcan (ex-Pechiney) ont exprimé leurs inquiétudes mardi sur l'emploi suite à la confirmation du rachat de la division emballages de leur groupe par l'australien Amcor.

Les représentants FO et CFDT ont déclaré craindre des réductions d'effectifs, sans pouvoir les chiffrer, en raison de doublons d'activité parmi les 3.550 emplois français du nouvel ensemble et parmi les 14.000 emplois au niveau européen.

Rio Tinto Alcan Emballages emploie 2.800 salariés sur 15 sites en France hérités du groupe Pechiney, dont les plus importants sont situés à Sélestat (Bas-Rhin, 500 salariés) et Sarrebourg (Moselle, près de 350 salariés), a souligné Paul Ribeiro, délégué central FO.

Les autres usines sont localisées notamment à Aumale (Seine-Maritime), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Dax (Landes), Dijon (Côte-d'Or), Froges (Isère), Lucenay (Nièvre), Mareuil-sur-Ay (Marne), Moreuil (Somme), Saint-Maur (Val-de-Marne) et Saint-Seurin (Gironde). Le siège français à Paris est également concerné par la cession.

Amcor compte pour sa part 750 salariés en France répartis sur quatre usines à Argentan (Orne), Barbezieux (Charente), Coulommiers (Seine-et-Marne) et Ungersheim (Haut-Rhin).

"Les 250 millions de dollars de synergies voulues par Amcor auront nécessairement des répercussions sur l'emploi, d'abord dans les services centraux où deux personnes occuperont souvent le même poste, puis dans les usines au nom de l'+efficacité opérationnelle+ qui doit procurer 30% de ces économies selon le repreneur", a expliqué Patrick Reinbold, secrétaire (CFDT) du comité d'entreprise européen de Rio Tinto.

M. Reinbold s'est inquiété de l'avenir des usines d'Europe de l'ouest, car Amcor se distingue de Rio Tinto Alcan par "un fort développement à l'Est". Le nouveau propriétaire se caractérise aussi par "une distribution plus importante de cash aux actionnaires, ce qui est autant d'argent non investi dans les usines" dont certaines seraient alors menacées de fermeture, selon M. Reinbold.

La vente de la division emballages implique des "risques sociaux importants" en l'absence de "garanties sociales", a estimé M. Ribeiro.

Les représentants CFDT et FO ont en revanche salué le choix d'un industriel plutôt que d'un fonds financier comme repreneur, ainsi que la vente en un bloc plutôt que par appartements. (AFP 2 février 2010)

 

 

Blanquefort: les ex-Ford demandent que les "engagements" soient tenus

 

Une cinquantaine de salariés de l'ex-usine Ford à Blanquefort se sont rassemblés mardi devant l'entreprise, un an jour pour jour après l'annonce de sa cession à HZ Holding, pour demander que le constructeur tienne ses "engagements", a constaté un journaliste de l'AFP.

"Ford est toujours engagé vis-à-vis de nous tous", indiquait notamment un tract du Comité de soutien et de sauvegarde des emplois industriels de FAI (First Aquitaine Industries) distribué aux salariés.

L'usine, qui emploie 1.600 salariés, produit des boîtes de vitesse automatiques dont Ford est "le client exclusif", selon Philippe Poutou, délégué CGT, rappelant que cette production s'arrêterait le 31 décembre 2011.

"On veut exercer une pression pour que Ford, qui est toujours présent au conseil de surveillance de FAI, ne puisse pas partir tant que la reprise n'est pas réellement amorcée et que le démarrage des projets censés remplacer l'activité actuelle ne soit enclenché", a déclaré M. Poutou.

Le 2 février 2009, la ministre de l'Economie Christine Lagarde était venue annoncer à Bordeaux la reprise du site et de l'intégralité des salariés par la société HZ Holding, et l'existence de six projets de développement, dont la production de "grandes couronnes pour des éoliennes".

Ce projet de grandes couronnes, le plus avancé selon les syndicats, serait suspendu à l'obtention de prêts bancaires.

La direction de FAI, dans un communiqué, a souligné la "situation financière favorable" de l'entreprise qui lui "permet de limiter sa demande de concours bancaires à un niveau considéré par les experts comme absolument normal".

Elle reconnaît toutefois que "certains dossiers devront attendre la sortie de crise pour démontrer tout leur potentiel" mais relève que "c'est le lot commun de tous les acteurs du secteur automobile".

Le président PS de la région Aquitaine, Alain Rousset, a pour sa part dit au cours d'une conférence de presse avoir été invité par Mme Lagarde à participer à une réunion du comité de pilotage la semaine prochaine.

Le président PS de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) et maire de Blanquefort, Vincent Feltesse, avait déploré le 28 janvier "un très grand manque de visibilité" sur l'avenir du site et la pérennité des emplois.

L'intersyndicale de FAI a déclenché le 15 janvier une procédure d'alerte destinée à obtenir un audit sur le montage juridique et financier de la reprise de l'usine, selon la CGT. (AFP 2 février 2010)

 

 

Loire: opération escargot d'une centaine de salariés de Siemens

 

Environ 160 salariés de Siemens, menacés de licenciements, ont organisé mardi à bord de leurs voitures une opération escargot dans la Loire, perturbant la circulation pendant près de trois heures, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

Le cortège, qui a provoqué jusqu'à une quinzaine de kilomètres de bouchons, est parti de Saint-Chamond (Loire), où doit être fermé un premier site de l'entreprise allemande, avant d'en atteindre un deuxième à Montbrison via l'A47 et l'A72.

Cette action intervenait en même temps qu'un comité central d'entreprise à Saint-Chamond où les négociations en cours "sont bloquées par la direction", a déclaré à l'AFP un représentant de l'intersyndicale.

Cette dernière a annoncé l'organisation jeudi après-midi d'une "action spectaculaire" dans cette ville, la veille d'une tentative de conciliation avec des élus locaux en région parisienne avec Philippe Carli, le PDG de Siemens France, désigné comme "médiateur".

Le 27 août, la direction de cette branche du groupe allemand qui travaille pour l'industrie sidérurgique a annoncé sa volonté de supprimer 274 emplois dans la Loire sur 604, en y fermant un de ses deux sites pour ne conserver que celui de Montbrison.

"On se rend compte que depuis septembre on a été amusé par notre direction sur le plan industriel", a déclaré Marc Lévêques, porte-parole de l'intersyndicale.

"La tension monte parmi le personnel à l'approche de l'échéance du 12 février, qui correspond à la fin de la procédure engagée dans le cadre du PSE", a ajouté le syndicaliste, qui redoute des "débordements". (AFP 2 février 2010)

Continental : les salariés de Rambouillet inquiets pour la pérennité du site

 

Les salariés du site Continental de Rambouillet (Yvelines) se sont dits "inquiets" lundi pour la pérennité de leur usine, qui a vu une partie de sa production délocalisée en Tunisie.

Le site, qui fabrique des radios et des systèmes de navigation pour l'automobile, a subi récemment deux plans sociaux pour délocaliser la production vers la Tunisie, voyant ses effectifs passés de près de 1.000 salariés à environ 400 personnes entre fin 2008 et fin 2010, selon les représentants des salariés.

"Nous constatons maintenant que les conditions de la survie du site ne sont pas réunies", indiquent-ils dans un communiqué, dénonçant notamment "la gestion financière à court terme" et les "contraintes administratives excessives" du groupe.

"Les dirigeants allemands sont venus et ont confirmé que les conditions de notre survie ne sont pas réunies. Ils se sont néanmoins engagés, devant l'ensemble des salariés, à maintenir les 400 emplois restants. Ces promesses verbales ne nous ont pas rassurés après ce qui s'est passé à Clairoix", ajoutent-ils.

"Nous n'avons pas les moyens de nous développer, nous avons besoin de construire sinon d'ici deux ou trois ans, nous serons morts", a déclaré François Des Boscs, secrétaire adjoint au comité d'entreprise (CE), sans étiquette syndicale.

Une porte-parole de la direction a précisé à l'AFP que lors de leur visite à Rambouillet, les dirigeants allemands avaient assuré que les "184 salariés de la R&D ne seraient pas touchés en 2010" et "confirmé que le site se verrait confier la responsabilité complète des clients français PSA et Renault-Nissan", la responsabilité de Fiat étant également en discussion.

"Cela nous donne des assurances supplémentaires pour l'avenir", a-t-elle ajouté.

La porte-parole a également confirmé le départ mardi du directeur du site, Lionel Sainsaulieu, qui souhaitait faire du site de Rambouillet une filiale pouvant répondre à d'autres clients que Continental, ce que l'équipementier allemand a refusé. (AFP 1er février 2010)

 

Début de la réunion sur l'avenir de la raffinerie Total de Dunkerque

 

Le comité central d'entreprise (CCE) au cours duquel la direction de Total pourrait annoncer la fermeture de sa raffinerie de Dunkerque a débuté lundi matin au siège du groupe pétrolier à La Défense (Hauts-de-Seine), a-t-on appris de source syndicale.

Le CCE "raffinage marketing" a débuté à 10H00. Une intersyndicale a appelé les salariés du groupe Total à manifester à partir de 12H00 devant le siège.

Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a affirmé lundi à BFM que le gouvernement "n'acceptera pas" la fermeture de la raffinerie "tant qu'il n'y aura pas de garanties nécessaires sur la pérennité" des emplois directs et indirects concernés.

La raffinerie, qui compte 370 salariés et 450 sous-traitants selon les syndicats, 260 selon Total, ne parvient plus à écouler sa production en raison de la faible demande de carburants et est "en arrêt conjoncturel" depuis mi-septembre.

Total pourrait transformer la raffinerie en un dépôt, ce qui nécessite l'emploi de quelques dizaines de salariés. Le groupe, qui annoncera le 11 février ses bénéfices pour 2009, attendus autour de 8 milliards d'euros, pourrait aussi annoncer avec EDF l'implantation d'un terminal méthanier à Dunkerque. (AFP 1er février 2010)

 

 

Aurélie Moreau
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :